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L’assurance au comportement : une révolution en marche ?

Certaines compagnies proposent des produits d’assurance santé, dont la prime est liée aux comportements des assurés. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles sont les questions que soulève ce type de propositions ? 

L’assurance au comportement : une révolution en marche ?

Arrêter de fumer, consommer davantage de fruits et légumes frais, reprendre une activité physique régulière : des gestes que certains assureurs apprécient, voire encouragent jusqu’à les récompenser avec une rétribution. C’est le principe de l’assurance au comportement, dont l’assureur sud-africain Discovery est le précurseur avec le programme Discovery Vitality, lancé en 1997

Comment cette offre fonctionne-t-elle ? L’assuré qui le souhaite remplit un questionnaire pour décrire son état de santé, son alimentation, ses habitudes physiques, etc. Il reçoit ensuite des recommandations de la part de l’assureur pour améliorer son mode de vie : perdre du poids s’il est en surpoids, reprendre une activité sportive s’il n’en pratique pas, etc.

Si l’assuré suit ces recommandations, il bénéficie alors d’une récompense qui peut prendre la forme d’une baisse de prime (jusqu’à 16% dans certains cas) ou de réductions tarifaires auprès de marques partenaires (salles de sport, agences de voyages, chaînes d’alimentation bio, etc). Le système est basé sur la confiance : c’est l’assuré qui déclare ses activités et décide de connecter ou non ses objets (sa montre par exemple) à l’application de l’assureur. Tous les produits proposés fonctionnent à peu près sur le même modèle.

Selon Discovery (qui propose surtout des contrats d’assurance de santé et/ou de prévoyance collective aux entreprises via des partenaires locaux), les assurés qui souscrivent ses assurances au comportement sont :

  • Plus enclins à accepter l’activité physique ; Ils se rendent moins souvent à l’hôpital et pour des périodes plus courtes ;
  • De bons risques ; ils font logiquement l’objet de moins d’indemnisations.
  • Plus fidèles. 

 

Au final, Discovery (qui capitalise près de 8 milliards d’euros) parvient à dégager de belles marges, tout en offrant un véritable service.

 

L’assureur sud-africain affirme d’ailleurs que :

  • Les bienfaits ont été particulièrement évidents pour les pathologies directement liées au mode de vie, tels que les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou le cancer.
  • Les progrès constatés en termes de baisse des hospitalisations, de réduction des frais de santé, d’augmentation de la productivité au travail et d’amélioration du taux de mortalité ont fait l’objet d’articles dans des revues universitaires de renom.

 

Cette assurance n’est pas pour autant sans soulever des questions :

  • L’assuré fournit de nombreuses données personnelles très sensibles. Cela pose le problème de leur exploitation par l’assureur, et de leur protection pour l’assuré en particulier dans la cadre du nouveau Règlement européen sur la protection des données  qui sera applicable au 25 mai 2018. La responsabilité des organismes sera renforcée. Ils devront en effet assurer une protection optimale des données à chaque instant et être en mesure de la démontrer en documentant leur conformité.
  • Avec ce type de couverture, l’assurance ne s’éloigne-t-elle pas de son rôle originel consistant à mutualiser les risques ? Les bons élèves bénéficieront en effet des meilleurs tarifs. Mais qu’en sera-t-il pour les moins bons ?
  • De la même manière, ce produit ne risque-t-il pas de stigmatiser les fumeurs, les personnes en surpoids, etc ?
  • La récompense sera-t-elle suffisamment attractive pour encourager les assurés à fournir leurs données de santé ?

Le développement international du programme de bien être de Discovery (plus de 7 millions d’adhérents répartis dans 16 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, l’Allemagne ou encore la France) montre que la personnalisation est dans l’air du temps. Néanmoins, la poursuite de ce mouvement dépendra tout à la fois de l’accueil que lui réserveront les assurés, mais également du respect par les assureurs du traitement des données dans le cadre imposé par les lois. 

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