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Les sportifs de haut niveau : Des assurés presque comme les autres

Les sportifs professionnels risquent à tout moment une blessure grave, qui, au mieux, peut les empêcher d’exercer leur profession un temps donné, au pire, mettre fin prématurément à leur carrière. Loin des contrats classiques de complémentaires santé ou des Garanties des accidents de la vie, comment s’assurent-ils contre ce risque ? Coup de projecteur sur les joueurs de football et de rugby, les sports collectifs les plus populaires en France.

Les sportifs de haut niveau : Des assurés presque comme les autres

Le régime d’indemnisation des clubs

Comme toutes les entreprises, les clubs professionnels cotisent à la Sécurité sociale pour la prévention et la réparation des accidents de travail et maladies professionnelles de leurs joueurs. Ces derniers sont alors indemnisés pour la prise en charge des frais médicaux. Ils perçoivent également les indemnités légales prévues pour tout salarié en arrêt suite à un accident du travail.

Mais les plafonds de la Sécurité sociale sont très inférieurs aux salaires versés. En moyenne, ils s’élevaient en 2016 à environ 45.000 euros pour la Ligue 1, 12.000 euros pour la Ligue 2 et 15.300 euros pour le Top 14. D’où un manque à gagner évident pour la plupart des joueurs.

En conséquence, les chartes des deux sports imposent aux clubs des contraintes :

  • Dans le football : les clubs ont l’obligation légale d’assurer leurs joueurs contre la perte de salaire pendant une durée minimale de 90 jours suite à une blessure entraînant une incapacité à jouer. En Allemagne, pays le moins disant d’Europe, cette période est fixée à 42 jours, alors que les clubs espagnols maintiennent l’intégralité du salaire durant toute la période d’indisponibilité.
  • Dans le rugby : les clubs doivent souscrire des assurances complémentaires de prévoyance pour tous les joueurs. Ils complètent ainsi le salaire pendant les 28 premiers jours d’arrêt de travail, et à partir du 29ème jour, le contrat de prévoyance prend le relai. Il garantit 80% de la rémunération mensuelle brute du joueur, avec un plafond fixé à 6 fois celui de la Sécurité sociale. Il n’y a pas de limite de la durée d’indemnisation.

Depuis le 1er septembre, l’offre commune de Crédit Agricole Assurances et SMACL Assurances assure la Fédération Française de Judo et ses 600 000 licenciés. Une offre d’assurance « Clubs de Judo » a été mise à disposition des Caisses régionales. Elle permet de proposer des garanties complémentaires (véhicules, locaux et matériel) à l’ensemble des 5700 clubs affiliés dans toute la France.

L’assurance individuelle des joueurs

Pour garantir leur salaire au-delà des trois mois et éviter des pertes de revenus, les joueurs de football souscrivent une couverture individuelle. Sur les 1.100 joueurs professionnels que compte la France, 90% environ sont assurés. La plupart auprès du syndicat des joueurs de football, l’UNFP, via son cabinet de courtage, Europe Sport Assur.

Ce dernier propose également des contrats pour couvrir le risque de perte de licence. Si un accident ou une blessure grave empêche un joueur de poursuivre son activité, il percevra une somme sous forme de capital, qui dépendra de son âge et de son salaire. Sachant que les clubs n’ont aucune obligation dans ce cas présent et que les taux d’invalidité qui découlent des blessures (inférieur à 10%) ne donnent droit à aucune indemnité de la part de la Sécurité Sociale.
Au regard de la grande disparité des salaires, entre un joueur du PSG et d’un club plus petit, les primes s’étalent de quelques milliers d’euros à plus de 200.000 euros par an.

De leur côté, les joueurs de rugby, au regard de la hausse des salaires et du nombre croissant de blessés, ont également tout intérêt à s’assurer individuellement contre les blessures longues et les pertes de licence.
En cas d’inaptitude permanente et totale de pratiquer le rugby pour raison médicale, ils bénéficient via le contrat de prévoyance collective d’une rente susceptible d’être transformée en capital, dont le niveau dépend de l’âge du joueur et de sa rémunération. Mais elle est loin de s’avérer suffisante pour assurer l’avenir du joueur. Le montant du capital maximal versé s’élève à 250.000 euros pour les joueurs de moins de 25 ans, et 42.500 euros pour les joueurs entre 33 et 34 ans, âge limite de la couverture.

Avec des saisons qui s’étirent et un engagement physique toujours plus élevé, les sportifs ont intérêt à se prémunir contre tous les risques. Tous les ans, une dizaine de joueurs de rugby et entre 5 et 10 footballeurs en moyenne sont contraints d’arrêter leur carrière sur blessure.

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